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Pour ce musicien en éternelle quête, avec ce 8ème album, il n'est pas question de regarder dans le rétro, les nombreuses récompenses ou disques de platine de son passé mais de se focaliser sur l'horizon avec en ligne de mire le prochain challenge, les nouveaux morceaux, le prochain concert... Pour Kenny, il est toujours question d'innover en évitant de se répéter. Et cette fois, c'est un album résolument plus rock qui nous est offert, avec une guitare plus agressive comme sur les morceaux Like Baby Got Gone, Ride Of Your Life ou encore Down For Love. Toutefois, le disque reste très varié, en effet on y trouve toutes sortes de grooves, de sentiments et d'émotions, comme sur le titre vibrant So Nothing But The Night, qui ne correspond à rien de ce que le musicien avait enregistré jusqu'à maintenant.

Parmi les innombrables métaphores machinistes qui ont déboulé dans l'histoire des " grands formats ", celle du "gros cube " est inédite et parfaite pour qualifier cet orchestre flambant: tour à tour ronronnant, ronflant ou rugissant, rutilant mais jamais trop, il fait moins penser à une formule 1 qu'à un joyeux ballet de motards en goguette, chorégraphié de main de maître. De l'instrumentation la plus classique du big band, Alban Darche réussit à tirer des combinaisons inouïes, démontant et remontant sans cesse les sections, revissant les sons à la façon d'un " meccano musical " confié à un enfant surdoué. Chacun des dix-sept membres de l'orchestre - tous solistes - semble galvanisé par une extrême liberté, grâce aux échappées vrombissantes que lui ménage une orchestration tout aussi cohérente que spectaculaire. Quant aux parties harmonisées, elles possèdent une qualité "vocale" exceptionnelle dans le jazz instrumental actuel.

Compositeur insatiable, Neal Black est devenu avec le temps une sorte de figure tutélaire pour de jeunes artistes français (Gaelle Buswel, Flo Bauer) et un complice de personnalités plus établies sur l'échiquier du blues (Fred Chapellier, Popa Chubby, Taj Mahal, Beverly Jo Scott, Larry Garner, Nico Wayne Toussaint, Manu Lanvin) avec qui il a co-écrit de nombreux titres. Car sa " plume musicale " est facile, marqué du sceau de l'évidence. Evidemment, " A Little Boom Boom Boom" ne déroge pas à la règle, l'album se démarquant aussi par sa densité. Porté par sa " smoky voice " comme il aime à la décrire lui-même, Neal Black nous propose là quelques pépites qui ne passeront pas inaperçues, à commencer par " Don't Follow Me There " dont le potentiel " tubesque " saute aux yeux avec cette ambiance laid-back qui sied aussi à l'univers de l'artiste. Enregistré entre la France, l'Allemagne et le Tennessee avec l'aide de son " touring band ", " A Little Boom Boom Boom " est aussi marqué par la présence de quelques guests de renom, tels Robben Ford ou Fred Chapellier et dont les contributions lumineuses sont à la hauteur de cette production tout simplement parfaite.